la difficile campagne d'hiver des Restos du Cœur en Touraine
21 novembre
Moins de denrées, barème d'inscription durci : la difficile campagne d'hiver des Restos du Cœur en Touraine
Des caddys moins remplis
À Febvotte, Roselyne n'aura donc droit qu'à une distribution tous les 15 jours. L'an dernier, elle aurait sans doute été éligible à une par semaine. "C'est comme ça. On est tous dans le même bateau", relativise-t-elle. Sauf qu'en plus de ce tour de vis sur le nombre de bénéficiaires ou de passages, les difficultés financières de l'association ne permettent pas d'avoir autant de denrées alimentaires qu'avant.
Maëva, bénéficiaire depuis sept ans, le constate. Son caddy est de moins en moins rempli. "Quand on vous donne, je ne sais pas, quatre tranches de jambon et quelques yaourt pour tenir une semaine, ça ne fait pas beaucoup. Et c'est vrai que si on remonte trois ans auparavant, il y a un sacré changement. Après, c'est sûr que c'est mieux que rien, on ne va pas faire la pleureuse. Et puis, sans les Restos, j'aurai continué à faire mes malaises dans la rue, car je ne mangeais pas. Donc, heureusement qu'ils sont là."
"Ce qui me fait peur, c'est qu'à plus ou moins longue échéance, je ne sais pas si les Restos vont pouvoir perdurer"
Christine, une bénévole, ne dira pas le contraire. Mais quand elle voit ses étales de produits frais, quasiment vides, elle a un petit peu de mal à garder la face. "Honnêtement, je redoute beaucoup cette campagne d'hiver. Ce qui me fait mal au cœur, c'est que les gens viennent à mon stand et que ne je peux rien leur donner. Depuis plusieurs mois, j'ai de moins en moins de marchandises. Et c'est encore pire avec les produits halal. Parce que tout a augmenté. Moi, je ne suis pas en charge des commandes, mais mes camarades me le disent, ça monte en flèche au niveau des prix. Et puis, la ramasse des magasins, ce n'est plus comme avant. Ils donnent moins de choses. Ce qui me fait peur, c'est qu'à plus ou moins longue échéance, je ne sais pas si les Restos vont pouvoir perdurer."
Après avoir aidé 3.000 personnes lors de la campagne d'été 2023, soit 20% de plus en un an, le centre de Febvotte s'attend cette fois à refuser pas mal de monde. Ça commence déjà.
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